MELANOIA - QUATUOR IXI

"Red"

HAYDEN CHISHOLM sax 

RONNY GRAUPE guitar 

ACHIM KAUFMANN piano 

DEJAN TERZIC dr | perc | comp 

REGIS HUBY vl 

THEO CECCALDI vl 

GUILLAUME ROY vla 

ATSUSHI SAKAI vlc 

Release NOV 25.2016  

BMC RECORDS 

CD Release: Dejan Terzic MELANOIA -QUATUOR iXi

 

Melanoia & Quatuor iXi Red- 

Rettet die Elefanten. Nieder mit den Elfenbeintürmen. Dejan Terzics Quartett Melanoia ist seit jeher ein Born der Klang gewordenen Empathie. Vier Musiker – Saxofonist Hayden Chisholm, Pianist Achim Kaufmann, Gitarrist Ronny Graupe und Schlagzeuger Dejan Terzic – die den Jazz von der anderen Seite aufrollen. Die Prämisse ist das gemeinsame Zuhören, sich gegenseitig Auffangen, aufeinander Eingehen. Vor diesem Hintergrund klingen Soli nie wie Soli, sondern sind immer Teil der spontanen oder kalkulierten Komposition. Die Grenzen des Augenblicks öffnen sich mit denen anderer Augenblicken in einer Kette unausweichlicher Impulse zum lebendigen Prozess. Musizieren ohne Eitelkeit, vier individuelle Stimmen, die sich in diesem Kontext aus dem Wir ableiten. 

All das würde sicher auch jede andere Jazz-Formation für sich in Anspruch nehmen, aber Melanoia kommt eben nicht nur ohne Floskeln und Parolen, sondern auch ohne die üblichen Jazz-Reflexe aus. Das Resultat ist eine überaus weiche Musik, die sofort zur körpereigenen Hörmasse in der emotionalen Selbstbestimmtheit des Hörers wird. Denn Bandleader Dejan Terzic lässt Gefühle zu. Es geht niemals um Originalität, sondern immer um Authentizität. Das Originäre, Einzigartige leitet sich daraus wie von selbst ab. 

Melanoia ist ein Bund von Geschichtenerzählern. Im zeitgenössischen Jazz durchaus eine Seltenheit. Für ihre neue Geschichte haben sie sich nun Gesellschaft gesucht. „Ich hatte schon lange die Idee, Musik mit einem Streichquartett zu machen“, erzählt der Drummer. „Ich habe die Musiker des Streichquartettes Quatuor iXi kennengelernt, mit denen sich der Kontakt intensivierte. In Bern lernte ich die junge, sehr talentierte Komponistin Luzia von Wyl kennen und fand die Idee interessant, mal mit einer externen Komponistin zu arbeiten. Sie hat uns die Musik auf den Leib geschrieben. Die Maßgabe war, dass es viel Platz für Improvisation geben muss. Ich kannte die Musik von Quatuor iXi, wusste aber nicht, was geschrieben ist und was improvisiert. Als sie dann bei den Proben zu improvisieren begannen, fiel mir die Kinnlade runter. So etwas hatte ich noch nicht gehört.“ 

Quatuor iXi, das sind die Violinisten Régis Huby und Theo Ceccaldi, Bratschist Guillaume Roy und Cellist Atsushi Sakaï. iXi steht für Interpretation durch Improvisation. Die vier Streicher kennen sich im Jazz aus, haben einen sehr direkten Zugang nicht nur zur Improvisation, sondern auch zum Spiel mit Nuancen, Stimmungen und den Aggregatzuständen des Augenblicks. Wenn Melanoia die Farben und Flächen beisteuert, so sorgt Quatuor iXi für die Konturen und Schraffuren. Und doch ist diese Rollenverteilung zu keinem Zeitpunkt starr, sondern fließt hier zu einem Aquarell zusammen und wird da komplett auf den Kopf gestellt. 

Wie die schweizerische Komponistin Luzia von Wyl die Funktionen von Streichquartett und Jazzquartett aufspaltet, zeugt von einer mystischen Durchdringungskraft. Neben ihren eigenen Stücken hat sie für die Produktion auch zwei Kompositionen von Terzic arrangiert, doch die Intentionen überlappen dermaßen, dass daraus intuitiv eine gemeinsame Sprache wird. Die Songs entstanden mit einer genauen Kenntnis der Stärken jedes Einzelnen, und dennoch offenbart sich immer das Bedürfnis aus der Musik, jeden aus seiner Komfortzone abzuholen und an einen anderen Punkt zu führen. Das ohnehin stets sehr weich und emotional agierende Jazzquartett wird zum Kammerensemble, während die Streicher sich mit ihrer ganzen Schärfe und Prägnanz in eine Jazz Combo verwandeln. Was dabei entsteht, lässt sich am besten mit dem Wort Lebensnähe beschreiben. Nichts kommt so, wie man es denkt, und doch bleibt dem Ohr stets die Möglichkeit, im Vertrauten Zuflucht zu finden. 

Keiner der neun Beteiligten hat Angst vor Klischees, aber der Umgang und das Bekenntnis zum verschränkten Spiel mit dem Hergebrachten hebt sie über alles Konventionelle hinaus. Komponistin wie Spieler legen sich in die Melodien hinein, ihre Spielfreude kommt auch in leisen Passagen ungehindert zum Ausdruck. „Es ist mir wichtig“, so Terzic, „dass Improvisation aus einem homogenen Kontext heraus entsteht. Ich selbst bin ein Melodiker. Es muss für mich nicht superabstrakt sein, weil dabei das Melodische oft zu kurz kommt. Meine Stücke haben stets einen einfachen melodischen, dafür aber umso komplexeren rhythmischen Charakter. Aus dieser Situation heraus versuche ich Platz für Improvisation zu schaffen. Das hat bis jetzt immer gut funktioniert. Ob der Hörer immer erkennt, was komponiert und was improvisiert wird, ist dabei völlig zweitrangig. Improvisation ohne kompositorischen Unterbau finde ich nicht so spannend.“ 

Die Ganzheitlichkeit der neuen Melanoia-CD „Red-„ bei der Gegensätzlichkeit ihrer Komponenten und Ansätze ist verblüffend. Es geht hier in jedem einzelnen Augenblick um die Geschichte, die erzählt werden will. Acht Musiker und eine Komponistin rundum im Dienst des Stückes. Wann kann man das schon behaupten? 

 

Wolf Kampmann 

 

 

Melanoia & Quatuor iXi Red- 

Sauvons les éléphants. Brisons les tours d’ivoire. Melanoia, le quartet de Dejan Terzic, quand l’empathie devient une partition. Quatre musiciens – le saxophoniste Hayden Chisholm, le pianiste Achim Kaufmann, le guitariste Ronny Graupe et le batteur Dejan Terzic, escaladent le jazz par l’autre versant. D’abord on s’écoute, ensemble, on se rattrape les uns aux autres, on se tient, se soutient, s’accorde. Les solos ne sont jamais solitaires. Ils font partie intégrante de la composition, qu’elle soit préparée ou spontanée. Les frontières de l’instant s’ouvrent sur d’autres instants et sur d’autres encore, enchaînement vivant d’impulsions inévitables. De la musique sans complaisance et quatre voix, uniques, qui émanent d’un seul Nous. 

Une description que toutes les formations jazz voudraient revendiquer, mais Melanoia ne se débarrasse pas seulement de la rhétorique, il fait fi des réflexes inhérents au genre. Le 

résultat : une musique incroyablement douce qui vient caresser l’oreille de celui qui l’écoute, ébranler son autonomie affective. Dejan Terzic, le leader du groupe, fait place aux sentiments. Il ne s’agit pas d’être original, il s’agit d’être authentique. L’originalité, l’unicité, en découlent naturellement. 

Melanoia brille par la voix de ses conteurs. Une rareté dans le jazz contemporain. Et pour leur nouvelle histoire, de nouveaux compagnons les ont rejoints. « J’ai toujours eu envie de travailler avec un quatuor à cordes », raconte le batteur. « J’ai d’abord découvert les musiciens du quatuor iXi, puis j’ai rencontré à Berne la jeune et talentueuse compositrice Luzia von Wyl. Je trouvais l’idée intéressante de travailler avec une compositrice extérieure. Elle nous a écrit ces musiques comme on écrit des rôles. Une place considérable devait être laissée à l’improvisation. Je connaissais la musique du quatuor iXi, mais je ne savais distinguer ce qui était écrit de ce qui était improvisé. Quand ils ont commencé à improviser, lors des répétitions, j’en ai eu le souffle coupé. Je n’avais jamais entendu cela. » 

Le quatuor iXi, pour l’Interprétation par l’Improvisation, ce sont les violonistes Régis Huby et Theo Ceccaldi, l’altiste Guillaume Roy et le violoncelliste Atsushi Sakaï. Explorateurs aguerris du monde jazzistique, maîtres de l’improvisation, les quatre musiciens excellent également dans l’art de jouer avec les nuances, les ambiances, ce qui fait l’instant. Melanoia définit les surfaces, propose les couleurs, tandis qu’iXi trace les contours, dessine les marbrures. Une répartition des tâches pourtant loin d’être immuable. Les rôles se frôlent, s’échangent et se mélangent dans une mélodieuse aquarelle. 

La façon dont la compositrice suisse Luzia von Wyl définit les fonctions du quatuor à cordes et celles du quartet de jazz témoigne d’une force d’interpénétration presque mystique. En plus de ses propres morceaux, elle arrange, pour la production, deux compositions de Terzic. Or, les intentions se chevauchent de telle façon qu’une langue commune en ressort intuitivement. Les morceaux sont produits dans une parfaite connaissance des forces de chacun, accompagnés pourtant du nécessaire besoin, venu de la musique elle-même, de sortir chaque musicien de sa zone de confort pour l’emmener vers un ailleurs. Le quartet de jazz, dans toute sa douceur et sa force émotionnelle, se fait alors orchestre de chambre, tandis que les cordes, leur mordant et leur prégnance, se meuvent en un « combo jazz ». Ce qu’il en résulte : une vibration toute réelle, un ancrage dans le Vrai. On est incapable de deviner la suite et pourtant l’on ferme volontiers les yeux, l’oreille trouvant refuge dans le familier. 

Aucun des neuf participants n’a souhaité s’affranchir des clichés, mais leur approche et leur façon de traiter ce type de jeu intrinsèquement traditionnel les portent bien au-delà du conventionnel. La compositrice, tout comme les musiciens, se laissent aller à la musique. Leur plaisir de jouer transpire même des passages plus feutrés. « C’est important pour moi, » explique Terzic, « que l’improvisation naisse dans un contexte homogène. Je suis moi-même mélodiste. Pour moi, il ne faut pas que ce soit trop abstrait sinon la mélodie en pâtit. Mes morceaux se caractérisent par des mélodies simples mais par une rythmique d’autant plus complexe. C’est sur cette base que j’essaie de faire de la place à l’improvisation. Cela a toujours bien fonctionné jusqu’ici. Savoir si l’auditeur distingue ce qui est improvisé de ce qui ne l’est pas n’est qu’accessoire. Je pense qu’une improvisation doit être construite sur une composition pour être intéressante. » 

Le nouvel album de Melanoia, Red, par la divergence de ses éléments et de ses approches, est tout simplement bluffant. Il s’agit là de faire place, à chaque instant, à l’histoire qui nous est racontée. C’es